De l'art de se vautrer à une gare de péage

Oyez, oyez, bonnes gens, l'histoire que je m'en vas vous conter

Mercredi 23 avril 2014, 10h30, gare de péage de Tours-Monnaie (c'est pas une blague)

De retour à Lille, après avoir pris le chemin des écoliers à l'allée (9h30 de route quand même par les départementales et les nationales), je choisis la route EFFICACE, RAPIDE et super EMM**DANTE, j'ai nommé l'A10.

Je connais bien désormais ma 660 et je sais que les péages ne la détectent pas ; le ticket qui devrait sortir automatiquement à mon approche, ne sort JAMAIS. Il faut donc appuyer sur le bouton et sortir le baratin habituel « bijour Missiou, yé souis à moto, donne-moi un ticket, siouplait »

Fort de cette expérience, de manière à ne pas bloquer les caisseux impatients, je prends la dernière voie tout à droite, celle réservée aux poids-lourds. Prudent, j'arrive à 2h à l'heure devant la machine à distribuer le FAMEUX ticket car je me méfie des traces de gomme et surtout de gazoil. Précaution supplémentaire, je mets la latérale, au cas où...

Bien entendu, le ticket ne sort pas. Je garde mon self-control et j'appuie sur le bouton d'appel pour obtenir le put*** de ticket de m****. Ca sonne et ça sonne et personne ne décroche... Heureusement, il n'y a personne derrière moi. Je reste calme, j'ai enlevé mon gant gauche, ouvert ma sacoche de réservoir dans l'attente d'y mettre mon précieux sésame. J'attends. Zen, le gars, vous me connaissez:-)

Et là, éclair de génie, je m'avise que je suis à un distributeur de ticket pour poids-lourds comme dit plus haut. Il y a donc un deuxième bouton-poussoir situé à hauteur de la cabine du chauffeur. Qu'à cela ne tienne, la moto bien posée sur la latérale, je me lève sur les repose-pieds et j'appuie plusieurs fois. Nib de nib, le ticket ne veut pas sortir non plus de cette manière. Et pendant ce temps, ça sonne et personne ne répond... Dépité, je me rassois sur la selle mais j'ai mal calculé mon coup.

En me remettant en selle, je me positionne mal sur la selle, un chouïa trop à droite. La moto n'aime pas : ni une ni deux, elle bascule à droite et je me vautre en me prenant 250 kg (moto + 2 valises + top case + sacoche de réservoir) sur le genou droit. Faut-il vous rappeler qu'une 660 est haute et que malgré mon 1,82 mètre, c'est vraiment pas possible de rattraper le coup ? Bravo, YES, YOU CAN ! YES I DID IT !!! Et à cet instant, premier miracle, mon interlocuteur qui était aux abonnés absents, me répond enfin : « Bonjour, voici le ticket ». Bruit magique du ticket qui n'attend plus que moi, le genou droit coincé sous la machine qui n'a pas calé. Grâce à la caméra de surveillance, il m'a vu me vautrer. Il s'inquiète : « Vous avez besoin d'aide ? »

Deuxième miracle, je choppe un gros coup d'adrénaline, (et c'est fou ce qu'on peut faire quand on est shooté à cette substance), j'actionne sur le coupe-circuit, je m'extraie de dessous la moto, je dis au mec « c'est ok, je vais m'en sortir tout seul », prends le ticket que je mets entre les dents et relève d'un seul coup le 660 que je remets sur la latérale.

Troisième miracle, prévoyant une possible chute, j'avais acheté préventivement des genouillères en plastoc bas de gamme à 20 balles. Tu rentres ça dans les bottes, au-dessus du pantalon. Ca te donne un air de baroudeur - que je ne suis pas - et en plus ça protège bien du vent et du froid. Il y a deux ans, en effet, j'avais chuté sur un rond-point mouillé et ça m'avait coûté une opération au genou... gauche. C'était en arrivant à Tours. Je finis par croire que cette ville ne m'aime pas :-(((

La genouillère a bien morflé, j'ai un peu mal au genou mais la protection m'a sauvé le ménisque, dixit le toubib que j'ai vu en rentrant. Le bonhomme est à peu près ok, la machine aussi, à part une jolie rayure sur la valise droite et merci encore aux pare-carters Givi même s'ils sont moches dixit certains membres du fofo. Super, encore 500 bornes à m'enquiller et je n'ai roulé qu'une demi-heure ! Heureusement, en position assise, mon genou ne me fait pas souffrir mais c'est la galère quand il faut descendre de la machine. Je boîte comme Quasimodo et aux aires d'autoroute et de station essence, les voyageurs me regardent d'un air inquiet. Rien à foutre, je suis INDESTRUCTIBLE:-D:-D:-D. Six heures plus tard, j'arrive à Lille, sain et sauf, clopin-clopant.

LEÇON DU JOUR À RETENIR :

1. Rester patient au péage
   
2. Rouler avec des protections adaptées
   

C'était le récit du   
Au fait, je boîte toujours...
  
https://i.servimg.com/u/f55/11/95/27/68/img_2011.jpg

Excellent récit humoristique qui viendrait presque masquer que tu aurais pu te faire mal....
   

 

Quelle histoire !! j'ai adoré ...Vivement la prochaine   

Je blague heingue   

 

ça va !  un grand classique des peages: le camion qui recule (parce que le ticket....) et y'a une moto hors champs de vision des retros et ....

je ne suis jamais autant tombé a l'arret qu'avec cette 660 ! (je fais 1.80m)

Super récit ! 

Comme quoi, on peut se faire mal même à l'arrêt.  Il vaut mieux rouler équipé dans toutes les circonstances.

Vous z'en voulez une autre ? Allez, j'aime me faire prier:-)


Après ma première victoire éclatante au péage de Tours, je vous narre maintenant la deuxième, toujours à un péage, celui de Saint-Arnould-en-Yvelines, à l'approche de Paris. Ben oui, nous les pauvres gars du Nord, on doit se taper Paris (et le périph' à 70 km/h maintenant), pour rentrer au bercail. Gare aux boîtes à images et merci mon Zümo adoré, fidèle dénonciateur des pièges à fric !


Donc je vous disais que j'avais passé sous silence ma deuxième brillante épreuve. Je récapépète pour ceuses qui zont pas tout suivi : je me plante au péage de Tours, grosse honte. Je remonte en selle, enfourche mon vaillant destrier, le cavalier l'est un peu moins (voir précedemment), et roule ma poule sur l'A10, direction la KAPITALE. Détendu, souple du poignet droit grâce à un petit support que j'ai monté sur l'accélérateur qui soulage bien le poids du bras droit et grâce aussi à des rehausses de pontet (20 mm de chez Touracher), je roule aux allures strictement réglementaires. Tout va bien, j'ai la banane, mon genou me laisse tranquille. De temps en temps, j'allonge une jambe, puis l'autre à la grande stupéfaction des automobilistes mais vous connaissez tous ce truc qui détend bien après une immobilité un peu trop prolongée. Je bouge les fesses, je me recale bien. Tout baigne....jusqu'au péage de Saint-Arnould.


A un kilomètre du lieu fatidique, je me fais un briefing dans ma tête : « Mon p'tit gars, tu vas pas refaire la même c*** qu'à Tours, tu vas te la jouer très très cool ». Pour cela, j'emprunte la bifurcation réservée aux PL et véhicules attelés, sûr de trouver un guichetier aimable et compétent, qui prendra gentiment mon ticket avec un grand sourire, le fameux ticket de LA PUT** DE SA RACE que j'ai eu tant de peine à obtenir si vous vous souvenez:-)


Eh bien là, j'ai encore tiré le gros lot : le paiement réservé aux poids-lourds est automatisé. Conséquence, y'a pas de guichetier. J'avais oublié, n'étant pas moi-même chauffeur, que le conducteur dispose d'une carte de paiement de son entreprise. Mon excès de prudence (je vous rappelle que c'est le deuxième) m'oblige à faire un demi-tour périlleux pour trouver un être vivant. Vous connaisez le poids et la hauteur du Ténéré, donc c'est pas de la tarte comme manoeuvre à effectuer. Et d'un, c'est hyper dangereux et de deux c'est naturellement interdit mais je n'en suis plus à ça près.


Malheur, je suis trop près des cabines de paiement pour voir où se trouvent les guichets avec une présence humaine ; les caisseux me regardent d'un oeil torve, des fois que je leur piquerai leur place. Je panique. Que faire ? Vers quelle file me diriger ? J'ai peur de me faire remarquer par la gendarmerie ou une gentille caméra. Il faut que je me grouille. « Fissa, fissa, arrête de faire le c*  » je me répète avec des accents de désespoir. Au hasard, affolé, exaspéré par mes excès de prudence qui me font faire co*** sur co***, je prends la première file disponible et j'arrive, je vous laisse deviner, A UNE CAISSE AUTOMATIQUE où je ne pourrai pas bénéficier du demi-tarif réservé aux tomos. Je paie donc 13,40 € au lieu des 6,70 prévus. J'ai vraiment tout gagné aujourd'hui !




Est-ce que vous m'accordez un deuxième boulet d'or ?

Frank a écrit:

je ne suis jamais autant tombé a l'arret qu'avec cette 660 ! (je fais 1.80m)

Merci Frank pour ce super témoignage ! Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à avoir la scoumoune avec cette brêle...

et les gars! si l'on faisait une bd  "ténéré"?     
tant qu'il n'y a pas de casse, on peut en rire! on y a tous eu le droit 

Au moins, tu t'en souviendras de ce voyage !!  

  Thierry   dis voir c'est quant que t'arrête tes conneries hein ? il ne sait po faire sans , faut toujours qu'il en fasse une (deux) pour se faire remarquer   sacre Oth va .
sur ce coup on dit vive l'équipement  

Frank a écrit:

je ne suis jamais autant tombé a l'arret qu'avec cette 660 ! (je fais 1.80m)

Tout pareil (mais avec la 1200). Alors qu'avec m'a précédente (XTR) je ne suis jamais tombé à l'arrêt !

Comme quoi le poids y est pour quelque chose...

Demain je part pour 3 jour de roulage  sur autobeurk    , je penserai bien a toi  

Vu que tu es passé au péage automatique, demande , en expliquant ton cas, a la société d autoroute de t 'appliquer le tarif moto; parfois il rembourse le trop perçu (classe 1 au lieu de 5)
Pour les péages automatiques, j 'ai le même problème avec mon 1150 GS, surtout les péages avec rayon laser ; vous savez la petite vitre au niveau du réservoir .Si on bouge, c 'est mort, le laser ne vous voie pas et il faut appeler l 'assistance.
Il y a 5/ 6 ans de cela, je prenais l' A 4 tot le lundi matin ; vers 2 H00. Je me mettais au cul d' un T.I.R ... 

thierry a écrit:

Vu que tu es passé au péage automatique, demande , en expliquant ton cas, a la société d autoroute de t 'appliquer le tarif moto; parfois il rembourse le trop perçu (classe 1 au lieu de 5)

Trop tard, j'ai déjà balancé le ticket. C'est mort... mais merci du renseignement
Moi aussi j'ai déjà fraudé plusieurs fois à un péage automatique le soir : avec nos brêlons bien étroits, on passe facile entre la barrière et l'accotement et CA SONNE MEME PAS  

La seule fois que je suis parti au cul d'une caisse à un péage, en début de soirée, il y avait la douane aux aguets derrière les barrières...

Le douanier était autant surpris que moi...j'ai pas coupé, au contraire.

Jamais rien reçu à la maison. Ouf! 

Depuis j'évite les autoroutes autant faire ce peut pour ne pas devoir payer...

J'aime bien ton style d'écriture tu devrais tomber plus souvent          

Je suis bien pressé de récupérer la mienne histoire de vivre de nouvelles aventures ! (660 XTZ que j'ai foutu en l'air 12km après l'avoir réceptionnée neuve chez le concess', bien entendu, et qui devrait être toute neuve toute réparée dans le courant du mois de mai)

Qui a dit scoumoune ? ;)

Korrygan a écrit:

J'aime bien ton style d'écriture tu devrais tomber plus souvent          

Un jour, peut-être, je te raconterai mes pleins d'essence loupés, mes angoisses avec le Gps qui veut m'emmener où je ne veux pas et que je ne sais pas à programmer   ou encore la botte qui glisse en béquillant sur la centrale, la galère de la carte routière que je ne sais pas lire (d'où l'achat d'un Gps mais voir plus haut).

Je me dis que, peut-être, à mon âge, (bientôt 54)    il serait temps de raccrocher les gants mais je sais pas, une sorte de démon intérieur me pousse à remonter en selle et continuer à faire mes co***

T'as raison, Dominique, faut toujours que je me fasse remarquer mais, m*, ça fait mal   . il ne me reste plus qu'à me flinguer la cheville gauche et tel Wagner, je me serai fait la tétralogie des membres inférieurs.

Demain, c'est sûr, "j'attaque le haut"

   

Amitiés motardes à tous
Thierry

  , surtout ne raccroche pas mon Thierry on s'occupe de tes démons   pi ta un bouquin a écrire tu va po nous lâcher maintenant   on a aussi quelques peinte   a écluser ensemble m1 poto  

Et le Télépéage t'as pas essayé, pas besoin de t'arrêter, rien à sortir, un risque de chute en moins.
Moi aussi j'ai déjà chuté à l'arrêt, c'est là qu'on est les plus vulnérables en fait.

Domi1663 a écrit:

Et le Télépéage t'as pas essayé, pas besoin de t'arrêter, rien à sortir, un risque de chute en moins.
Moi aussi j'ai déjà chuté à l'arrêt, c'est là qu'on est les plus vulnérables en fait.

Surtout, si, tu essaies ce truc là, et si on te propose une balise de secours pour le même prix , garde la bien dans ta sacoche de réservoir...Tu auras le plaisir de recevoir deux factures...Et nous le bonheur de relire une fois de plus tes mésaventures  ! 

Dédé a écrit:

Domi1663 a écrit:

Et le Télépéage t'as pas essayé, pas besoin de t'arrêter, rien à sortir, un risque de chute en moins.
Moi aussi j'ai déjà chuté à l'arrêt, c'est là qu'on est les plus vulnérables en fait.

Surtout, si, tu essaies ce truc là, et si on te propose une balise de secours pour le même prix , garde la bien dans ta sacoche de réservoir...Tu auras le plaisir de recevoir deux factures...Et nous le bonheur de relire une fois de plus tes mésaventures  ! 

J'ai pris ce truc là pour mes déplacements en voiture, mais je ne l'ai jamais testé en moto car en moto je ne prends quasiment jamais l'autoroute.
De plus je ne sais pas comment il différencient les tarifs auto, moto.
Par contre on ne m'a pas proposé de "balise de secours". Pour ce qui est des factures je n'ai pas encore eu de désagréments "pour le moment", je ne sais pas si tous les systèmes sont pareils, mais pour les autoroutes APRR, il n'y a pas d'abonnement on paye que si l'on s'en sert.
Après plutôt que s'arrêter devant une machine qui donne un ticket "quand elle veut", autant ne pas avoir à s'arrêter. Il est vrai que s'était au moins un peu plus convivial quand il y avait des êtres humains pour donner le ticket et faire payer, ça permettait des de taper la causette le temps de remballer sa monnaie, de remettre les gants etc.... Ah le modernisme !!!!!

Ce matin j'ai essayé de descendre de la mienne sans béquiller....Ca ne marche pas.

Enfin si....on descend.

Boulet du jour, boulet toujours.

 

Vraiment tu m'as bien fait rire ! Les tribulations d'un motard en herbe...
En regardant l'image de ton speudo et en lisant tes aventures rocambolesques, ça m'a fait penser au histoires de Tramber et Jano avec Kebra...
Bon pas cool pour ta bécane et ton genoux mais tu narres si bien qu'on se marre en te lisant !