La Géorgie, pays des Cœurs sans Peur

Ah le Caucase... l'idée d'une terre lointaine, de montagnes inaccessible, de vodka qui coule à flots... De quoi alimenter l'imaginaire du motard aventurier (du dimanche) que je suis !
S'était un de mes rêves de roadtrip avec la moto, et maintenant c'est un souvenir de voyage ! 
4 semaines de "ride", 11687 kms effectués sans jamais en avoir "marre"... Si s'était possible j'y retournerai tout de suite !

Pour les conditions d'hébergement j'ai opté pour ma fidèle toile de tente, questions de budget mais aussi de plaisir... Le plaisir de se poser quand on veut, où on veut, la liberté du voyage moto !
Après j'ai quand même fait des nuits à l'hotel, faut bien prendre des douches, recharger portable, appareil photo,... Et suivre la coupe du monde de rugby of course !


1ère partie: direction la Géorgie !

Départ le vendredi 4 septembre après le taf. La moto était prête devant le bureau, j'ai bossé toute la journée avec ma tenue de "baroudeur" et mes collègues ont un peu halluciné ! 
Direction Marseille dans un premier temps, puis l'Italie par l'autoroute pour 750 bornes de bonheur... Bivouac vers le lac de Garde, dans une vigne et en catastrophe sous l'orage... ça commençait bien !
J'ai pas eu le temps de monter le tarp que j'étais déja trempé ! Mais je me suis dit que si je buvais la tasse le premier soir s'était un signe, le reste du voyage serait sec !   et j'ai pas eu tort globalement !

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J'ai ensuite enchainé sur une étape dans les Dolomites, région italienne qui me tient particulièrement à coeur, et dont je commence à connaitre tous les recoins... ( 7ième roadtrip dans le coin!). Les cols de Sella, Giau, les lacs de Fedaia, Carezza,... Mais impossible de trouver un coin pour bivouaquer ! s'était plein de gardes forestiers, de panneaux d'interdiction,... Du coup j'ai fait un camping "légal" au bord du lac de Dobiacco, une nuit glaciale avec le grand plaisir au petit matin de dégivrer une tente complétement figée par la glace !!!   J'ai aussi fait la rencontre d'un biker français en HD, qui se rendait à la Bike Week de Faaker See. Super sympa, un gros rouleur qui semble passer sa retraite à parcourir l'Europe sur son énorme américaine ! ça m'a fait penser au débat sur les bikers, il y a quelques mois sur le forum SuperT... Pour ceux qui en doute encore, oui il y a beaucoup de "biker" qui roulent énormément, et eux aussi aiment TOUS les styles de moto 
Puis j'ai mis le cap pour l'Autriche et la Slovénie, par de superbes routes et où j'ai fait un peu de couchsurfing, histoire de se reposer un peu avant quelques étapes marathon !
Le lendemain j'ai traversé tout le nord de la Croatie, la Serbie... Zagreb - Belgrade - Nis... l'occasion d'apprécier le confort d'une grosse 1200, et l'hospitalité serbe !
J'ai été invité à planter la tente aux abords d'une ferme par des proprios super sympa qui ne parlaient pas un mot d'anglais.

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Une dernière étape dans les Balkans, pour quitter la Serbie, traverser la Bulgarie en une journée et passer en Turquie. Sur la route j'ai rencontrer un allemand en 4x4 aménagé, le type partait pour l'Iran et 6 semaines en autonomie au bout du monde. Super sympa, il parlait bien anglais, un peu français, et avait décidé d'aller dans le même camping que moi !
A Edirne, camping Grand Omür sur la D020 (seul camping de la ville). Rien de fou hors saison, pas d'accès à la piscine, sanitaire juste propre... Mais vraiment pas cher (environ 8€50) et désert (donc tranquille). 
Une bonne nuit de sommeil donc avant une traversée d'Istanbul qui fut épique. ça m'a pris la journée, bouché du début à la fin et tout sauf une partie de plaisir dans ce bord** sans nom qu'est le trafic turque ! Une après midi pour faire les 30 kilomètres intra-muros, avec le ventilo qui tournait à fond. Mais je suis sorti de l'affaire et j'ai trouvé un camping un peu particulier à Sile.
A la base un parc pour enfant type "OK Corral", ambiance far-west avec mini-ranch, poney, décor de cowboy... Le patron a accepté que j'occupe un des mini-ranch avec ma tente, j'ai donc joué au cowboy avec ma 1200 "Jolly Jumper" Ténéré   Par contre baignade interdite, drapeau rouge levé à cause des vagues, donc je n'ai pas pu profiter de la mer Noire. Les deux molosses du patron m'ont étrangement pris en affection et ne m'ont pas laché du séjour. Ils ont passé toute la soirée et la nuit couché au bord de la tente et m'aboyaient dès que quelqu'un passait à coté, comme pour me protéger ! Très drôle d'avoir des gardes du corps 
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Puis direction Zonguldak, Bartin,... Pour une journée sympa, par des routes qui tournent, avec un bitume en bon état dans une région plutôt agricole. Pas de panoramas particulier, ni de choses notable à voir, mais s'était plaisant à rouler... Enfin jusqu'à Bartin !
La j'ai choisi de prendre un itinéraire bis, qui paraissait sympa sur la carte, en bord de mer au lieu de passer par une 2x2 voies dans les terres... Sauf que les embranchements étaient introuvable, rien ne correspondait à ce que j'avais sur ma carte (IGN), les locaux semblaient ne pas connaitre la route et m'ont tous donné des indications contradictoire !
J'ai fini par trouver à peu près mais s'était l'horreur... Moitié piste, moitié bitume, et au lieu d'une route pittoresque j'ai eu droit à la route d'accès à toutes usines sordides de la région, à suivre des camions pourris, rouler sur une route ultra poussiéreuse et glissante... La galère...
Après ça j'étais bien énervé, surtout que dans ces conditions ça paraissait très compliqué de trouver une zone de bivouac !! Et l'heure tournait... J'ai quand même fini par trouver, au dernier moment et un peu désespéré une guest-house/camping, alors que la nuit tombait. 5€ pour ma tente et une douche chaude, j'allais pas refusé !
Le lendemain j'ai enchainé par 450kms de routes plutot défoncé, avec un temps de m***e, de la pluie et donc un bitume hyper glissant. Mais s'était sympa, en bord de mer, et beaucoup plus tranquille que la veille ! J'ai fait une rencontre marrante aussi, ma copine marchait au milieu de la route:

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Le soir j'ai été obligé d'aller à l'hotel, un énorme orage a pété en fin de journée et il pleuvait des cordes... Encore une fois j'ai cru que je ne trouverai pas, quand tu n'en cherches pas tu vois des hotels partout, et quand d'un coup il t'en faut un absolument c'est impossible d'en trouver !  Il m'a fallu attendre le dernier moment pour tomber sur un hotel vraiment classe, en bord de route et tout neuf, rempli de cadre sup' en déplacement. J'étais mort de rire de débarquer la dedans trempé, sale, plein de boue,... Et prendre le petit déj au milieu des "costards" avec mon short et ma paire de tong, s'était formidable 
Le lendemain la météo n'annonçait pas du beau, j'ai vite compris que pour voir les charmes de la mer Noire il faudra repasser... J'ai donc fermé les écoutilles, tout équipé "waterproof" sur la moto, et tracé tout droit vers l'est. Vu qu'il pleuvait des cordes j'ai oublié l'idée de "pique-niquer" sur le bord de la route, comme à mon habitude, et j'ai trouver un petit resto en bord de mer. S'était le jour d'ouverture pour les proprios, très sympa, avec qui j'ai bien discuter, parlé moto avec leurs amis... Et puis ils m'ont servi copieusement !!
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Tout ça, avec un cheese-burger, un dessert absolument fabuleux (une boule de riz au lait à la canelle avec au milieu de la glace vanille, et son coulis de chocolat) et bien sur deux verres de "çay", le fameux thé turque qu'on trouve partout !
Puis une après-midi passait dans l'orage, trempé comme une soupe, alors j'ai décidé de faire une nuit de plus à l'hotel.
Après tout je n'étais qu'à 1h de la frontière... 

Géorgie Etape 1:   Itinéraire

Départ au petit matin pour le Graal: la Géorgie !
J'ai pas fait de tourisme sur les derniers kilomètres, j'étais trop excité par l'idée d'arriver en Géorgie donc j'ai pris la voie rapide !
Frontière passée en 15 minutes, sans aucun soucis ni contrôle, et déja le premier bonheur... Un arrêt à la pompe avec un tarif exorbitant de 0.68€/L de sans plomb. J'ai pleuré tellement c'est beau ! 
Bon par contre j'ai pas fait gaffe, mais quand tu met du sans plomb classique la bas et bien il te donne du Super 92 avec une couleur absolument dégueulasse ! Du coup j'ai vite préféré l'essence "premium" pour riche à 0.75€. Ceci dit la ténéré a très bien fonctionné avec le super 92.
Les premiers kilomètres dans Batumi sont un peu flippant, le trafic est dense, ça conduit n'importe comment, dans tout les sens, ça klaxonne... Et moi au milieu je roule sans assurance !!
Mais bon c'est juste le temps de s'habituer aux coutumes locales, après quelques jours sur la route j'étais le plus "géorgien" des conducteurs ! 
La route vers Khulo (à prononcer Hroulo) était parfaite, dans la vallée, que des virages, un bitume étonnamment en bon état, du soleil,... Les vacances commençaient vraiment ! 
Et à Khulo je suis rentré de plein pied dans l'aventure... Déja parce que le bitume disparait pour de bon, et puis parce qu'il y avait enfin des locaux à qui parler !
La soif m'a fait m'arrêter pour trouver un bistro... Bon j'ai atterri dans le pire bar du coin, en gros une cabane sur le bord de la route avec quelques alcoolos du cru qui tape la causette... Tout ce que je cherchais ! Faut dire que le bled est paumé au milieu de nul part, c'est tout petit, à part quelque baraques, ce bar et des vaches, il n'y avait pas grand chose !
Je m'installe avec eux, on essaye de se comprendre... Le patron me sort une pinte et une bouteille en plastique rempli d'une vodka infame qui semble faite maison, à base d'acétone ou un truc du genre...
Je précise qu'à la base je ne bois pas d'alcool ! Mais face à la pression de mes camarades je me lance pour un shooter. Brûlé au 3ième degré au plus profond de moi-même... Il doivent la couper avec leurs sans plomb 92, je vois que ça !!
Sinon les mecs m'ont bien fait rire, le seul "mot" français qu'ils connaissaient était "Sarkosy" et ils n'arrêtaient pas de crier "Sarkosy GOOD GOOD !! Hollande Kaput !!" puis "Poutine GOOOOOOD" et plus ils parlaient de Sarko et Poutine plus les shooters de vodka défilaient... J'étais ravi de mon débat politique au sommet de l'absurdité alcoolisé, on arrêtait pas de se marrer. Le patron n'a même pas voulu que je paye, j'ai quand même insisté pour lui acheter un saucisson pour la route.
J'aurai du lui prendre un alcootest et un doliprane... Je le répète: je ne bois pas d'alcool. Donc une pinte et la vodka, je suis reparti franchement pété de mon apéro improvisé ! (à 15h, faut le faire !).

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La piste quitte ensuite la vallée pour rejoindre un col à 2000m, le Goderzi Pass.
Pas de grosse difficulté, c'est roulant sauf à la fin où on a droit à beaucoup de cailloux jusqu'au sommet (environ 5-6 kms). Mais rien de bien méchant, c'était surtout très sympa d'attaquer enfin la piste avec la Ténéré qui ne demandait que ça !!
J'ai croisé des touristes iraniens qui avaient loué une ford fiesta à Batumi et voulaient rejoindre Tbilisi (la capitale) par cette itinéraire "bucolique". Ils étaient juste un peu surpris et paniqué vu l'état de la "route" (pourtant noté en "rouge" sur la carte, ce qui signifie "axe prioritaire", en France une nationale quoi). Je leur ai confirmé qu'ils n'étaient pas perdu, et je pense sincèrement que la Fiesta de location n'est pas arrivé au bout...

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Puis je me suis arrêté à 5 kms du col parce que je suis tombé sur LE spot parfait pour un bivouac.
Un paturage du bout du monde, désert, plat, une herbe bien grasse, pas de cailloux, un petit ruisseau qui coule à proximité... Et la beauté des lieux... Magique...
Je demande à un jeune berger si je peux dormir la, forcément sa réponse a été "Niet Problem".
J'étais clairement au paradis, le seul hic étant les ours. Pour ça j'ai été super clean et rigoureux, la poubelle et la bouffe très loin de la tente, la vaisselle bien faite, aucune trace de nourriture,...
J'ai passé la meilleure nuit du voyage !!

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C'est long de taper tout ça, mettre les photos,... Alors la suite au prochain épisode !!

Super et merci pour le CR. Vivement la suite …
PS : Si j'ai bien compris, c'est un peu "alcoolisé" que tu as attaqué la montée à ce bivouac de rêve ?

Sympa le petit journal, j'attends la suite

sa donne envie

hollande kaput!

Génial! bien vite la suite!

Géorgie Etape 2:    Itinéraire

Départ de mon bivouac de rêve pour faire... 500 mètres ! Voyant d'huile qui s'allume, petite panique !
Bon rien de grave en fait, je pense que ma moto n'aime pas être bousculé au réveil, et que le moteur n'était pas assez chaud... J'ai remis 20cl d'huile pour faire le niveau, bien fait chauffer la bête,...
Je me suis rendu compte qu'en fait le col de Goderzi est une station de ski, mais des plus rustiques. Vu l'état de la route, avec beaucoup de pierres qui secouent dans tout les sens, et le fait que l'hiver ça doit être plein de neige (c'est mieux pour skier) je me demande qui arrive à monter la haut, et avec quel véhicule ?! Une station de ski réservé aux propriétaires de chars d'assaut je pense...
Quelques photos de la station:

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Quelques fois, notamment au sommet du col, on aperçoit un peu de bitume sous la terre, quelques plaques. Je pense que la route a été goudronné par le passé, mais ça remonte à l'époque de l'URSS à mon avis, quand Joe Staline faisait du snowboard avec ses potes soviétique. Depuis la nature a repris ses droits, pour le plus grand plaisir des traileux et des 4x4 !
J'ai retrouvé le bitume définitivement dans le fond de la vallée, où j'ai bifurqué pour aller sur Sairme, une station thermale réputée.
Mais en Géorgie le bitume ne tient jamais très longtemps... au bout de 10 kms j'ai été bloqué par une barrière avec des panneaux de parc national. J'ai cru que j'avais fait fausse route mais une femme est venue m'ouvrir la barrière et m'a confirmé que j'étais sur la bonne route.
Après reflexion je me suis dit que le seul accès à Sairme, par le sud, est cette piste forestière, et que le poste des gardes forestiers doit filtrer les véhicules pour éviter que des touristes s'y retrouvent avec des petites voitures de ville... Parce que la il faut un 4x4 !
J'ai d'ailleurs croisé un cortège de 4x4, les tours organisé 4x4 sont très réputé en Géorgie, et donc on se retrouve régulièrement bloqué par des imbéciles en tenues de villes, sans aucune expérience du tout-terrain, qui se paye un bout d'aventure sécurisé en location... Bref des blaireaux, qui bouchonnent à 10km/h sur piste, et qui n'ont aucun respect pour les autres usagers et notamment les motos. Au moment de me croiser ils ne faisaient aucun écart, tout juste si ils n'essayaient pas de m'écraser ! 
Donc le blaireau se double poignée dans l'angle, pour éviter qu'il nous pourrisse la vie !
La piste était superbe, dans une région vraiment reculer... Aucun village croisé, tout juste quelque fermes, quelques cochons et vaches... Le pied de rouler sur une belle piste de montagne, avec cette impression de "bout du monde" !

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C'est juste dommage d'avoir eu autant de brouillard (et un peu de pluie au sommet), j'ai pas pu profiter de la vue.
Au bout de la piste j'ai rencontré un couple de géorgien en vacances, très sympa comme d'hab' ! Lui voulait voir la moto de près, on a parlé bécane, il m'a donné quelques conseils sur des lieux à visiter,... Et une petite photo pour la route !

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J'ai été un peu déçu de Sairme, franchement trop chic à mon gout... ça sentait trop le fric et j'aime pas ça ! Du coup j'ai vite quitté les lieux par une route sublime au bitume tout neuf. Ba oui, pour rejoindre une station thermale les riches n'aiment pas salir leurs belles bagnoles... 
Mais le charme de la Géorgie c'est que même dans les endroits "jetset" tu sens que tu es loin de la maison. Ici les animaux font leurs loin sur la route, il y a des vaches qui broutent partout, qui dorment au milieu de la chaussé,... Et difficile à dire si toutes ces familles de cochons étaient sauvage ou non !

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Attention donc à la sortie des virages, tunnels,... Mais j'ai pas eu de mauvaise surprise.

De Kutaisi jusqu'à Zugdidi c'était la plaine, tout plat, tout droit, un peu chiant... Mais ça roulait bien.
Arrivé au porte de la Svanétie, grande région montagneuse du nord-ouest du pays, quelques nuages un peu lourd menaçaient... Je me suis dit que s'était un bon prétexte pour aller prendre une douche à l'hotel. Pas facile à trouver néanmoins, j'ai fait quelques chambres d'hotes mais toutes étaient fermées.
J'ai fini par trouver un hotel dans un bled paumé, heureusement qu'il y avait un panneau sur la route principal parce que c'est impossible de tomber dessus par hasar !!
Franchement glauque, décrépi, très rustique... Mais bon il y avait de l'eau chaude, un peu de wifi et un lit pour 18€, j'ai pas fait la fine bouche ! Surtout qu'on a pris une bonne heure d'orage dans la soirée, l'hotel était donc un bon choix !

Photos de l'hotel et du quartier le lendemain:

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...c'est moi et mon navigateur (ou restriction boulot)... mais je n'ai pas les photos ?!

Ceci étant, le récit fait envie !!

B.

La lada Niva parait nickel par rapport au reste du quartier...

Cool Anto!
  pour le CR! Vivement la suite!

...Hummm...restriction boulot... en branchant mon VPN... ça passe...

B.

des  montagnes, des vaches, des cochons, des paysans, des vieilles baraques, des voitures pourries. En gros t'es parti des cévennes pur arriver en cévennes!!! lol

Très beau CR !  
sans parler du trip

Copain de tente!!!!!!!!!!!!!!

Je viens de tomber sur ce récit très sympa, et très nature avec les cochons !! T 'étais dans l 'émission 'Les animaux de la 8"?    ça me plait des récits comme ça ; continue, je te suis !!

c'est vendredi il est 20h23, tu regarderas thalassa un autre jour! on veut la suite!!

Géorgie Etape 3:   Itinéraire

Grand soleil pour une étape en haute montagne. Peu après Szvari je tombe sur un lac formé par un barrage, sur la rivière Enguri. Un bleu turquoise très surprenant avec de multiples panoramas. Seul hic: la présence systématique de cables électrique... Pas simple pour les photos !!
Mais ça n'enlève pas le plaisir de contempler cette magnifique rivière...
La route est top en plus, un bitume en parfait état, je me surprend même à envoyer du rythme !
Doucement tout de même, les vaches sont légions et les tunnels réservent des surprises... Sans lumière à l'intérieur on y voit rien du tout, et je me suis fait surprendre par un tunnel rempli de boue au milieu...
Enorme glisse !!! la moto est parti dans tout les sens et franchement je ne sais pas comment je suis resté sur mes deux roues !!
Lors d'une pause pour faire retomber la pression, j'ai fait la rencontre d'un groupe de jeunes israéliens en vacances. Très sympa, on échange nos expériences, des petits conseils,...

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Je trouve ensuite un mini resto sur le bord de la route, du genre très rustique. L'occasion de gouter un (une?) Khachapuri, plat typique géorgien. C'est très simple, une sorte de pate à pain fourré au fromage (vache), avec une variante à la viande. Pas cher, bon et très copieux. 1 khachapuri + 1 coca + 1 café = 2.90€    et j'ai pas réussi à finir !
En gros en Géorgie ça vaut pas le coup de pique niquer sur le bord de la route. Déja c'est assez dur de trouver du pain et de la charcuterie de qualité pour faire un sandwich, et puis quand on paye aussi peu cher le resto... ça vaut le coup de faire une pause dans la journée !

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Après la route m'a mené jusqu'à Mestia, capitale de la Svanétie, région montagneuse du Haut Caucase particulièrement isolé et à l'histoire violente. Ici on ne compte plus les histoires de lutte de clans, guerres de villages,...
La particularité des communes ici est le nombre important de tours fortifié, en gros tout le monde se méfiait de ses voisins et les affrontements devaient être légion !! Une terre de barbares à la Conan, coupé du monde par cette grande chaine de montagne.
Avec le temps les chefs de guerre se sont transformé en parrain de clan mafieux, perpétuant une certaine culture de la violence... Jusqu'au années 2000, le gouvernement ayant mené une lutte anti-terroriste particulièrement active dans la région. Depuis l'accès des touristes est tout à fait sécurisé, pour mon plus grand plaisir !
Je prends ensuite la route d'Ushguli, plus haut village d'Europe et réputé pour avoir un accès routier... Qui se mérite ! Ici seul une piste mène au village, coupé du reste du pays 9 mois dans l'année à cause de la neige. L'endroit est donc très fréquenté par les groupes de 4X4 mais aussi les randonneurs.
Le début de la piste est vraiment facile, très roulant et plaisant. On croise quelques hameaux paisibles, on suit une petite rivière... Attention tout même au passage humide, j'ai eu droit à de beaux "bains de boue" passé tout en glisse car les Heidenau K60 c'est pas le top à ce niveau... Mais ça passe !  

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En Géorgie il est important de rappeler aux conducteurs de PL de plus de 50t qu'il est interdit de rouler sur ce genre de piste...

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L'arrivée à Ushguli est sublime, perdu au milieu de montagnes pelé, quelques troupeaux au loin... On se croirait en Mongolie !!
Le village est en fait un assemblement de hameaux, à 2200m d'altitude ce qui en fait la commune la plus haute d'Europe qui soit habitée à l'année (200 courageux). Le village représente la liberté de la Svanétie, il a toujours lutté contre le pouvoir royal et conservé son indépendance au fil des siécles.
Ushguli serait une déformation du vieux géorgien, et selon les linguistes il signifierait "cœur sans peur"... Une certaine idée du village d'irréductible gaulois  
En tout cas pour vivre ici il faut à coup sur être un guerrier !

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Au final je ne suis pas seul sur place, il y a pas mal de randonneurs et j'ai envie de me trouver un coin peinard pour camper. Je décide donc de poursuivre ma route jusqu'au prochain hameau pour bivouaquer. Pas franchement une très bonne idée...
Après Ushguli la piste n'est plus aussi roulante, beaucoup de trou, un fort dénivelé dans les cailloux, des passages recouvert d'eau... Je progresse lentement et finalement le prochain hameau se fait désirer...

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Dans la descente je vois un PL arriver sur moi au plus mauvais moment... C'est technique, beaucoup de pierres et franchement galère pour s'arrêter. En plus il n'y a pas la place pour se croiser.
Le probleme c'est que le conducteur ne veux manifestement pas s'arrêter malgré mes signes et mes cris... Il doit surement penser qu'une ténéré pèse 80kg, comme un scooter, et que je n'ai qu'à me jeter sur un tas de cailloux. Ce gros c** ne me laisse pas le choix, d'un coup de gaz je me jette sur le talus en tentant acrobatiquement de garder l'équilibre... Ce qui est manifestement impossible !!
J'évite de me faire écraser mais la moto tombe à l'arrêt dans la caillasse. Je fais donc signe au conducteur, ils sont 5 à l'arrière mais il ne s'arrête pas pour m'aider à relever la moto et trace sa route... une bonne bande de co**ards !
Je remets donc la moto sur ses roues, et continue mon chemin chaotique... 30min après je me fais surprendre dans un trou d'eau. La fin de la journée surement, on se déconcentre un peu et paf ! La roue avant butte contre une grosse pierre dans l'eau et m'envoie valser !
Me voila dans la flotte jusqu'au genou, la moto a moitié submergé... Gros coup de pression, je jette la sacoche de réservoir et attrape la moto par le guidon et le sac de selle... Je ne l'ai jamais relevé aussi vite !!! Mais me voila tout de même trempé...
Il me faut me reconcentrer, la nuit commence à tomber, toujours pas de place pour bivouaquer et je ne peux pas risquer une chute grave dans ces conditions. Personne ne passerai pour me récupérer !!
2h après avoir quitter Ushguli je tombe enfin sur un hameau. Il est 19h, la nuit est la, je suis trempé, fatigué... Et je tombe sur une guesthouse du bout du monde...
C'est un peu glauque, douche et toilettes dans une cabane au fond du jardin, confort rustique... La dame qui m'accueille accepte que je plante la tente, et me prépare une bonne soupe et une omelette. Son mari, super sympa et prévenant, me propose de m'ouvrir une pièce avec un poêle à bois pour faire sécher mes affaires... Je vous confirme que j'ai super bien dormi après tout ça !!

La suite au prochain épisode... La piste n'est pas fini !!

Vite la suite .  

A bientôt


Gwénolé

super récit! vivement la suite!

Beau trip, les paysages ressemblent beaucoup à la France.

vivement l'acte 4 lol

Ben  et la suite ? Booouuuhhh ! Non je déconne !! J 'attend la suite

Géorgie Etape 4:   Itinéraire

Super nuit réparatrice dans la tente, faut dire que j'en avait besoin... Mes hôtes me préparent un petit-déj', en fait la même chose que la veille: soupe, omelette et patates sautées avec du pain. Copieux !
Des gens super gentils, ils ont l'air très surpris de voir débarquer un petit jeune tout seul sur sa bécane et tentent de me poser pleins de questions. La communication est difficile, faut dire qu'à l'école ma 2ième langue c'était espagnol...
Par contre le confort est ultra rustique, je sent que je suis loin de mes répères. La maison est toute petite, la famille vit au complet (parents, enfants, grand parents) dans des petites pièces chauffées au bois, quasiment pas de lumière, douche dans le jardin et sans eau chaude... Mais ça rigole, ça respire la joie de vivre ! Faut dire que le coin est sublime.

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Au départ de Tsana il reste encore environ deux heures de terre.
Au final cette piste fait environ 100kms et il me faudra 5h30 pour en venir à bout... ce qui est est pas mal, vu mon allure, les pauses photos,... Le terrain étant vraiment compliqué entre Ushguli et Tsana. A bien des endroits la descente ressemble plus à un escalier taillé dans la roche qu'à une route, s'ajoute à ça des passages copieusement boueux et les ravages des inondations de l'an dernier.
C'est loin d'être infaisable, je ne suis pas un pilote en tout-terrain, mais une expérience en TT "chargé" avec sa bécane est conseillée, le sabot moteur, lui, est non négociable. Le mien ayant imploré ma pitié à plusieurs reprises...
La suite de la piste est plutôt sympa, le dénivelé est moins extrême, on rejoint le fond de la vallée et un revêtement moins chaotique. Par contre, si les cailloux finissent par disparaître, on a droit à un petit rab' de boue. Donc on ne s'enflamme pas sur l'allure, au risque de se sortir !

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La retrouvaille avec le bitume est un peu étrange, d'un côté je suis content parce que je ne me ferai plus secouer dans tout les sens, et je suis en même temps assez mélancolique de quitter la Svanétie et sa piste du "bout du monde"... Du coup je me traine un peu sur ce bitume, pas trop envie de rouler en fait même si la région est belle (nord de Kutaisi). ça ressemble étrangement à mes Cévennes, j'ai l'impression d'être rentré à la maison !

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Puis, au détour d'un virage, je fais une rencontre surprenante: une 1200 Ténéré chargée et équipée pour le voyage... C'est vraiment pas commun !!
On s'arrête tout les deux, aussi surpris l'un que l'autre, il s'appelle Trevor, australien d'une bonne cinquantaine d'année et sur la route depuis 3ans. En parlant un peu avec lui je fini par me rendre compte qu'il avait posté une demande d'aide mécanique sur le forum SuperT !
Croisé un membre du forum, par hasard, à 4500kms de la maison... Faut le faire !!!
Sa bécane accuse 160000 kms maintenant, pas de panne majeure, et il a l'air toujours ravi de la conduire... On s'attarde longtemps à discuter, il a fait le tour du monde, à plein d'anecdotes à raconter mais débarque juste en Géorgie du coup j'ai aussi quelques conseils à lui donner !
Il a entendu parler de la piste qui mène à Ushguli, je lui confirme qu'elle est difficile mais que ça vaut le coup. On s'échange nos adresses facebook, une photo souvenir et chacun reprend sa route.

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Pour info, Trevor a lui aussi été surpris par l'état de la piste, apparemment il en a ch** mais est arrivé au bout sans chuter. Pas comme le gros bourrin que je suis...
Actuellement il est en Ukraine et prévois de rallier la Bulgarie, la Grèce... Et d'aller en Afrique !
Pour ceux qui voudraient le suivre: Trevor Angel sur Facebook.

Arrivé dans la banlieue de Kutaisi je me fait un pique-nique improvisé sur le parking d'une supérette.
L'occasion de discuter avec quelques jeunes du coin un peu alcoolisé mais très sympa ! Les géorgiens causent facilement, surtout avec un peu de vodka... Et comme je ne bois pas d'alcool je passe un peu pour une tapette d'européen, mais on en rigole.
Puis je rattrape la route principal qui mène à Gori, puis la capital Tbilisi... Pas passionnant mais on peut avoir du wifi dans des bars. L'occasion de prendre des nouvelles du XV de France !
Je me trouve un petit coin bivouac à Khashuri, dans la montagne. Au milieu de la pinède je slalome entre les arbres pour trouver le spot idéal pour la terre et paf... Me revoila par terre...
Toujours cette décompression de fin de journée, on se déconcentre et on ne voit pas cette énorme racine qui sort de terre... Alors forcément déséquilibre, chute, roulade avant, et on relève pour la 3ième fois la grosse...
Mais bon il n'y a pas de bobo bien sur, l'endroit est super pour camper et je vais encore passer une bonne nuit !


La suite au prochain épisode, je suis désolé mais c'est long d'écrire tout ça, poster les photos... Je le fais un peu tout les jours, soyez patients !

c'est passionnant ton récit! merci  

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