Récit et photos ursustenerix
J-26Mestia - Ushguli ou la route de la mort … de rireTous les motards rencontrés depuis trois semaines venaient de faire ou avaient l'intention de s'y rendre. C'est le mythe local.
Après les 115 kms de virolos de la veille, ce sont 48 kms jusqu'à Ushguli, le village le plus haut d'europe, puis encore une dizaine jusqu'au col et une quarantaine pour rejoindre les premiers villages de l'autre côté.
Mais ces quelques 9O kms ne sont que chemins en terre, trous d'eau, cailloux, traversée de torrents, rochers effondrés, ponts en bois, chiens excités.
Un régal, que dis-je, un must.....
Nous mettons huit heures pour rejoindre l'asphalte, les 4x4 en mettent 12 à 15 voire 2 jours.
Un hollandais en Range-Rover ne parvient plus à faire monter ses enfants à bord : ils ont hurlé toute la montée jusqu'à Ushguli depuis le sud et doivent encore rejoindre Mestia.
Voilà qui nous rassure pour la suite.
En effet : c'est impressionnant, on longe le torrent 1OOm plus bas, les ponts branlants, la boue dans laquelle on s'enfonce mais titine est toujours en forme.
Quatre fois, le pare-carter touche sur des montagnes russes : comment aller moins vite ?
Les bosses se succèdent : mes 24h au MTTP sont bénéfiques néanmoins, un déséquilibre de trop que je tente de rattraper avec un appui droit envoie mon pied dans la valise droite.
Douleur au talon d'achille.
La botte n'a rien.
Nous voilà enfin au point haut du parcours.
Les deux 4x4 russes croisés ont mis 6h depuis la fin du goudron soit une quarantaine de kms.
Nous allons en mettre quatre.
A plusieurs reprises, je laisse Sandrine descendre à pied : les galets instables ne m'inspirent pas.
Même à l'arrêt, nous n'avons pas encore couché titine.
Après toutes ces merveilles qu'elle nous a fait découvrir sans rechigner, elle mérite bien un traitement de faveur.
La végétation reprend sa place, immense, dense.
Les sommets s'éloignent, la pente s'adoucit.
Devant nous encore quelques flaques.
« Splash !!! » Une gerbe d'eau. Comment est-ce possible ?
Pas de poisson dans cette boue.
Nous longeons une falaise instable, c'est une pierre.
Nous rentrons la tête dans les épaules. Je sais, geste totalement inefficace.
Enfin les premiers villages, puis le goudron et 70 kms jusqu'à Kutaisi.
Nous apprenons que 2 motos françaises nous ont précédés ce matin.
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J-27 KutaisiDeuxième ville du pays, elle a su garder son caractère authentique.
Notre guest house Hotel Eleganti, surplombant la ville ...vue depuis la grande roue installée à l'année sur une colline voisine.
Pas d'agence immobilière, que du bouche à oreille.
Une maison « en périphérie » de 200 m2 à rafraîchir = 18 000 euro.
Vestige communiste
7/7 : le marché couvert et ses prix incroyablement bas : un Kg de prunes = 0,20 euro.
Les fromages au goût salé prononcé, en bouche légèrement caoutchouteux se mangent à toute heure.
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J-28Direction la Turquie pour la route du retour.
Frontière sans histoire.
La pluie nous accompagne en Turquie jusqu'au monastère de Sumela près du village de Meryemana.
Un hôtel à proximité nous abritera pour la nuit et 30 euros, repas du soir et petit déj inclus.
Nous sommes encore seuls hormis un petit scorpion de 8 cm trouvé dans l'escalier. « no problem, c'est un bébé, parents plus gros »
Merci, ça rassure, demain matin, secouage intensif des bottes et pantalons.
Avant de partir, nous croisons un couple de stanbouliotes en transalp. Ils vont à Batumi, faire des emplettes, lui, le cigare, elle, cheveux teints, cools.
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J-29De Torul à Siran : montée à 2000 m par une piste roulante légèrement sablonneuse : un régal de 38 kms !!!!
Des paysages toujours époustouflants : pourtant, bientôt un mois à y traîner nos tétines et toujours émerveillés par tant de formes et de couleurs...
Les routes sont belles, seulement empruntées par les minibus reliant chaque village et les camions chargés de victuailles ou de sacs de grains.
Puis le lac de Sebenkarahisar :
Vers Resadiye, nous recherchons une halte : un hôtel thermal inscrit nulle part nous tend les bras.
Pour 30 euros : une nuit au calme, deux repas, deux petits déj, et en prime accès libre aux eaux chaudes, très chaudes 42° !!!!
Le massage énergique d'un grand gaillard Turc finira par m'achever.
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J-30 déjàDirection Tokat, puis par les petites routes Zile où nous visitons une grotte : un peu de fraicheur ne fait pas de mal.
Un col à 1360m puis Tuzsuz, prononcez comme vous voulez ;-) .
La vallée jusqu'à Corum n'est que champs d'oignons et camps de toiles pour travailleurs
infatigables.
Le marbre est la principale activité de la suivante.
Encore une piste bien tentante qui redescend dans ce vallon avec des rochers sortis du néant.
Jusqu'à Osmancik, les rizières ont remplacé oignons et marbre.
Les cigognes s'y rafraîchissent.