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 Il y a des matins...

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JPaul


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MessageSujet: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyVen 29 Juil 2011 - 12:37

Il y a des matins où une idée germe dès le sauter du lit, comme cette envie subite de sortir Fazie pour tailler la route.
J’ouvre les volets. Le soleil, pas encore bien haut, rayonne déjà dans un ciel limpide comme un présage d’une journée laissant la belle part au printemps revenu.. Pas un souffle de vent et la température est douce : conditions rêvées pour tirer plein Ouest vers la grande Bleue…
Les oiseaux piaillent à l’extérieur, de la forêt toute proche : eux aussi savent que le temps de l’insouciance est de retour. Leurs cris sont comme un appel destiné à bien nous faire comprendre que la période hivernale est vaincue, que le beau a enfin triomphé de la désolation de cette mauvaise saison qui n’a que trop duré.
Les arbres, au loin, commencent à revêtir un vert rassurant, se mêlant ainsi à la liesse ambiante.
Au moment de refermer la fenêtre, un oiseau se pose sur le rebord et plante son regard dans le mien avant de s’envoler rapidement. Instant furtif d’un échange entre deux êtres n’ayant à priori rien en commun mais partageant le même espoir d’un avenir lumineux : pour lui, la fin de cette lutte impitoyable contre le froid, pour moi, peut-être un retour en arrière, comme ce fameux été deux mille quatre qui a marqué de son empreinte le cours de ma vie, une trace indélébile au plus profond de mon âme qui ne peut être atténuée qu’en recommençant l’histoire…
Un rapide petit déj’, une douche et… direction le sous-sol où dort encore Fazie, ma Fazer mille.
La moto attend sagement, maîtresse docile et indulgente, mais paradoxalement si fougueuse quand elle et moi décidons de nous ébattre impudiquement dans un torride corps à corps sur la route se terminant généralement par un match nul : à cet instant précis, ma monture et moi ne faisons qu’un dans cet élan passionnel. Les purs saisiront certainement le sens exact de mes propos…
Vient alors le rituel immuable de l’équipement : j’enfile un jean et un tee-shirt (la température étant clémente), puis vire la doublure du blouson. Un p’tit coup de graisse sur les bottes et les gants, mais pas trop, juste une larmichette par respect du cuir. Un rapide coup d’éponge sur la visière du casque, puis je me tourne vers Fazie pour contrôler la pression des pneus, la tension de chaîne et la graisser elle aussi. Voilà ! nous sommes prêts.
J’ouvre alors la porte du sous-sol et sors ma belle encore endormie. Les rayons du soleil me caressent doucement le visage d’une chaleur rassurante tandis que je béquille la moto et introduit la clé dans le contacteur : un poil de starter, contact et, d’une pression du pouce droit, Fazie s’éveille enfin de sa voix feutrée quelque peu castrée par les réglementations actuelles.
Klong ! Première. Délicatement, du bout des doigts de la main gauche, j’invite ma moto à prendre la route, c’est parti !
Il ne nous faut que quelques minutes, elle et moi, à nous mettre en condition pour le petit périple nous attendant. Bon, ce coup-ci, pas question d’avaler mille bornes d’un trait comme c’est bien souvent le cas, mais simplement de passer la journée à rouler vers une destination que je connais par cœur pour l’avoir parcourue dans tous les sens…, il y a presque deux années.
Et bien justement, aujourd’hui, nous allons emprunter la route des écoliers par des vicinales improbables nous menant à la rencontre de la France profonde dans cette Normandie si chère à mon cœur : il y a matière d’atteindre le bord de mer très rapidement, mais plus personne ne m’attend là-bas, alors…
Fazie, égale à elle-même, virevolte de courbe en courbe, se jouant du bitume défoncé d’un réseau routier oublié de la D.D.E. avec une facilité d’improvisation déconcertante. Seul son moulin de cent quarante trois chevaux demande une certaine attention lors des remises de gaz sur l’angle. Mais peu importe, je la connais parfaitement cette moto.
Pour l’instant, nous flânons d’un rythme enroulé, visière mi-relevée, en profitant à plein des senteurs alentours. La campagne exulte de senteurs diverses en cette période de renaissance, et seule la moto permet d’en saisir les subtilités : une des raison – parmi un nombre incalculables d’autres – qui me fait aimer autant ce mode de transport anachronique par les temps qui courent, lequel va bien plus loin que le simple fait de permettre un déplacement rapide et fait de nous les passionnés que nous sommes.
Plaf ! Les premiers insectes viennent me saluer en sacrifiant leur vie à l’hôtel du manque de visibilité qui ne va pas tarder à se manifester sur ma visière. Je les avais oubliés ceux là !!!
Agacé, je décide de tourner un peu la poignée droite, ce qui fait rugir Fazie de plaisir : la machine se tend tel un fauve qui bondit sur sa proie pour plonger dans le droite qui suit. Je rentre deux rapport en visant la corde et stabilisant ma moto d’un freinage léger. Scrrrrrr !!!!!!!!! fait le repose-pied tandis que mon regard est déjà à l’affût du gauche suivant dans lequel ma Belle s’infiltre très rapidement.
On amuse pas le terrain, mais le pilotage est coulé : la route n’étant pas un circuit, d’une part, et aussi par le fait de cette vicinale piégeuse avec ses virages en aveugle, son bitume défoncé et sa largeur limitée. Ici, pas question de faire tomber un temps, mais le simple fait d’enrouler à bon rythme demande une attention de tous les instants. C’est justement dans ces conditions un peu particulières que Fazie excelle. Dans ces mêmes conditions, une sportive aurait jeté l’éponge depuis longtemps, un trail serait devant…
En fait, le plaisir du pilotage n’est jamais très loin, sans prendre de risques inconsidérés : il suffit d’oser sortir des sentiers habituels pour s’en rendre compte…
Mine de rien, ma moto et moi nous sommes écartés de la destination initiale, perdus au fin fond du Calvados figé dans le temps. Aucune moto croisée, à croire que nous sommes les premiers, voir les seuls à emprunter un réseau routier oublié de la civilisation. Le décor est fantastique, ondulant entre les vallées. De temps en temps paraît un toit de chaume au détour d’une courbe, laissant visionner le panorama d’un cliché de carte postale avec ses habitations typiques telles qu’elles représentent la Normandie profondes : des antiques chaumières avec des terrains clôturés à perte de vue où paissent les inévitables vaches qui te regardent passer d’un air totalement indifférent.
Quelques-fois, un « local » nous adresse un signe de tête, comme pour nous souhaiter la bienvenue : instant anachronique d’une rencontre entre deux mondes aux antipodes de l’évolution. Ici, aucune agression dans le regard envers les motards que nous sommes, la mauvaise foi des médias n’ayant pas encore polluée les esprits d’une population vivant hors de l’influence d’un monde partant à la dérive.
Mine de rien, jouer avec sa moto dans de telles conditions, même si la moyenne n’a rien d’exceptionnelle, ça use son pilote : je décide de faire une petite halte au détour d’un croisement pour une petite pause clope.
Le contraste est saisissant entre l’absence de bruit ambiant par rapport au bruissement du vent claquant dans le casque : il me faut quelques instant pour m’habituer au calme environnant qui m’envahit d’un coup.
- Salut mon gars ! elle est bien belle ta machine…
Je me retourne, surpris. Le type qui s’adresse à moi semble surgir de nulle part. Incapable de lui donner un age précis tant le climat a buriné sa peau et façonné sa peau au rythme d’une vie visiblement passée à l’extérieur. On sent, par son attitude détendue, que cet homme d’un autre temps n’attend plus rien de la vie : il vit en profitant de l’instant présent, tout simplement…
J’apprends qu’il s’agit d’un agriculteur à la retraite ayant possédé dans son jeune temps une Harley oubliée par les ricains. Il l’a retapé et roulé un peu avec, mais les travaux de la ferme ne lui laissaient que peu de temps pour l’utiliser. Un jour, un « parigot » est passé par là et lui a proposé une somme faramineuse pour l’en débarrasser, ce fou ! Flairant l’affaire qui allait lui permettre de racheter la vache du voisin qu’il convoitait, notre homme a donc mis fin ainsi à sa courte expérience de motard. Fazie semble le fasciner, et il ouvre des yeux ronds quand je lui explique la puissance délivrée par ce moteur « qu’a pas d’ailettes de refroidissement » .
On cause ainsi quelques temps, de tout et de rien, juste pour le plaisir d’échanger nos modes de vie si dissemblables. Puis on se quitte sans un mot de plus, sachant qu’il y a peu de chances de se revoir un jour.
En remontant sur Fazie, je me dis que le monde actuel a choppé un sacré cancer avec sa perpétuelle fuite en avant : l’indifférence des uns vis à vis des autres. Ce type, dont je ne sais même pas le nom, en est l’exemple contraire le plus flagrant et c’est bien dommage d’être obligé de sortir autant des sentiers battus pour vivre des instants comme ça !
Nous reprenons notre route, sans but, et roulons ainsi en calmant le rythme pour profiter du cadre offert. Je suis bien et j’ai envie que cet instant de communion avec la vie dure une éternité. Ma moto semble apprécier elle aussi : immédiatement elle s’est pliée sans broncher à une allure dont elle n’est pourtant pas habituée…
Mine de rien, on a renquillé pas mal de bornes ainsi et la jauge de carburant m’indique qu’il va être temps de ravitailler. Le retour à la civilisation est contrastant, presque assourdissant après ces instants de solitude. Une station me permet de remplir rapidement le réservoir et me voilà de nouveau sur une vicinale.
Midi approche tandis que je pénètre dans un petit bourg qui doit compter à peine deux cent âmes, amis dont la particularité est de posséder une espèce de bar / alimentation / restaurant sur la place centrale. L’endroit n’est pas pompeux , loin s’en faut : parfait pour moi, c’est justement ce que je recherche !
Visiblement, la clientèle ne se bouscule pas au portillon car je suis le seul client. L’endroit est sobre et typique du cru avec des boiseries partout, quelques photos d’un temps passé accrochées aux murs blanchis à la chaux. Quelques tables vides semblent attendre une hypothétique clientèle et un comptoir au dessus de marbre, dans la semi-pénombre où la lumière filtre à peine au travers de petites fenêtres donnant au tout un aspect bien irréel.
Derrière ce comptoir, telle une chouette guettant sa proie, une femme sans age me regarde fixement sans piper mot. L’intensité de son regard qui semble vouloir lire en moi me met mal à l’aise. Je glisse un « bonjour ! » timide, elle ne bronche pas et continue de me fixer droit dans les yeux. Sur le coup, j’ai envie de partir, mais celle qui semble être la tenancière esquisse soudain un petit sourire et dit enfin :
- Bonjour, jeune homme ! Pas souvent qu’on croise des étrangers par ici (NDLR : faut dire que la ville la plus proche doit être à au moins cinquante bornes), mais vous me semblez sympathique et je vous sens affamé… Installez-vous ! je vais vous préparer quelque chose.
Bon ! me dis-je, voyons voir… J’obtempère en me dévêtant et attend la suite avec curiosité. Faut dire que ce type de situation un peu décalée, pour un gars habitué comme moi à étudier les comportements humains et utiliser le résultat dans mes narrations, c’est un bonus inattendu que de tomber dans ce genre d’endroit où je pressens de l’inhabituel !
Au bout d’un laps de temps, une bonne odeur de cuisson se répand autour de moi en provenance de communs.
Quelques minutes plus tard, la voilà qui revient portant un plateau fumant. Elle dépose une assiette garnie d’une espèce de ragoût devant moi – du bœuf, certainement, agrémenté de morceaux de pommes de terre accompagnés d’une sauce dégageant un fumet agréable -, puis le couvert et enfin un verre qu’elle remplit d’un rouge breuvage en provenance d’une bouteille bien poussiéreuse.
Elle ne parle pas, se contentant de me regarder de temps à autre avec ses yeux perçants, si dérangeants que je ne sais quelle attitude adopter. Mangeons, on verra bien !
Mais la voilà qui s’installe en face de moi, et je sens deviner comme un présent de sa part dont elle attend je ne sais quoi au juste. Peut-être un simple compliment…
Je m’efforce de manger en silence : c’est bon avec un goût d’authenticité venu d’un autre temps, loin de ces lieux de ravitaillement actuels qu’on nomme Fast Food (foutus ricains…, nous polluant la vie en nous important leur mode de vie artificiel et dépravant notre jeunesse en la détournant de son passé !)
Tiens ! constatais-je, elle semble sourire en me regardant manger…
Le vin est bon, un peu fort pour quelqu’un de peu habitué comme moi, mais je dois dire que c’est pas un truc ordinaire, vraiment pas !
- Vous l ‘avez laissé filer, et vous continuez à la chercher, pas vrai… ?
Là, je manque de m’étouffer en avalant de travers !!! Comment est-ce possible ??? Il y a une heure à peine, je ne la connaissais même pas cette vieille dame, et elle sait…
- Dommage…, poursuit-elle en soupirant, elle était faite pour vous mais ce n’était encore l’heure : vous n’étiez pas prêt. Aujourd’hui, vous l’êtes, sans-doute, mais on ne coure pas après son destin…
- Mais…, comment…, bredouillais-je, abasourdi.
- Cherchez pas à comprendre, coupa t’elle alors, il est des choses qu’on ne peut expliquer… Sachez seulement qu’il est inutile d’espérer, elle n’est plus à vous désormais…
Agacé, je me lève alors, jette un billet de vingt euros sur la table et quitte brutalement l’établissement : il est des vérités qu’on ne veut pas entendre, surtout quand elles viennent d’une personne inconnue !
Je déteste les situations que je ne domine pas et l’irrationnel n’est pas vraiment mon trip !
Au moment de sortir, elle ajoute simplement :
- Cessez de perdre votre temps…
En remontant sur Fazie, j’ai comme l’impression d’avoir navigué dans la quatrième dimension. Il est vrai qu’on raconte des tas de trucs improbables sur les habitants des campagnes reculées, souvent des fables destinées à alimenter les longues soirées d’hiver de personnes désœuvrées, du moins le pensais-je… jusqu’à l’instant présent !
Encore troublé, tout en pilotant d’un autoritaire poignet droit, passablement énervé par l’anecdote étrange que je viens de vivre, voilà que je replonge dans mon histoire maintenant vieille de presque deux ans…
Elle était libre, moi pas… Imposée en passagère lors d’une banale sortie, il s’en est fallu de peu que nous ne nous rencontrions pas : ce jour là, j’étais en avance sans le savoir et persuadé que le groupe ne m’avais pas attendu. Seule une petite voiture noire se trouvait en stationnement sur le parking du lieu de rendez-vous, quelque part près du Mans...
Connaissant le début de l’itinéraire, je décidais alors de mette gaz en quadrillant les Alpes Mancelles avec Véfie, ma VFR V-Tec de l’époque. Questionnant les commerçants, la réponse négative de ces derniers à la demande du passage d’un groupe de motos (vingt machines ne peuvent passer inaperçues…) me chagrinait. Et si…
Ben, oui ! Revenant sur mes pas, tout en maugréant contre le fait qu’il serait temps de me mettre à l’heure du portable, au détour d’un virage surgit une place de village et… Bingo ! le groupe en question qui était stationné !!!
On se salue tout en plaisantant du fait que, décidément, je ne fais jamais rien comme les autres, m’étant déjà distingué plusieurs fois auparavant auprès de certains…
Je fais la connaissance des nouveaux, que je ne connais pas encore pour la plupart, en causant… moto comme bien souvent dans ces cas-là.
En fait, se doutant que j’étais sur la route car j’avais prévenu l’organisateur de ma venue avant le départ, ils avaient décidé d’attendre un peu… au cas où, et un peu inquiets d’une éventuelle chute sur le trajet vu le temps exécrable : des averses se succédaient dans le ciel incertain de cette journée de Juin.
Soudain, mon attention est attirée par une personne un peu à l’écart dont je sens la présence me pénétrer un peu en silence. Je ne réalise pas tout de suite, mais irrésistiblement, je finis par me tourner vers elle :
Brune, pas très grande, un teint mat et hâlé n’atténuant même pas l’intensité du regard de feu des deux yeux sombres qui me fixent avec une intensité presque insoutenable.
Je ne sais pas alors que je vis à ce moment précis les prémices de la plus belle histoire de ma vie…
Elle est belle, mais je ne le sais pas encore, hypnotisé que je suis par sa façon de me regarder qui m’empêche presque de respirer.
Je tente alors de rester maître de moi-même malgré mon trouble intérieur tandis qu’on me la présente.
Nous plaisantons du fait que son surnom « d’estomac sur pattes » au sein du groupe m’avait laissé présager une passagère certainement plus volumineuse que la superbe créature se trouvant devant moi.
Mais la pluie revenant, nous décidons rapidement de tracer au sud ouest en respectant l’itinéraire, avec l’espoir d’une trouée dans le ciel.
Proposant ma selle à la belle inconnue, celle-ci refuse en arguant du fait qu’elle avait bien été obligée de trouver un remplaçant pour l’emmener ! La petite voiture noire sur le parking …, c’était elle !
Bon ! ben…, solo !
La pluie ne daigne nous lâcher que sur les bords de la Mayenne où nous décidons de faire une halte pour la pause déjeuner. Le soleil est même – momentanément… - de la partie.
Nous nous installons alors sur un ponton au bord de l’eau pouvant contenir le groupe dans son ensemble. Naturellement, une certaine personne se trouve à proximité de moi…
Alors nous avons causé, elle et moi… Parachutée en basse Normandie, c’est une parisienne à la base. Et avec un sacré franc-parler ! : nous tombons d’accord sur le fait que nous aimons cette région d’adoption, mais que ces habitants dans leur majorité… Ceci-dit à haute et intelligible voix , ce qui n’a pas manqué d’en choquer certains présents autour de nous.
Alors, nous nous sommes regardé en silence quelques instants avant de partir dans un immense éclat de rire de notre désinvolture.
C’est elle qui m’a demandé la permission de grimper derrière Véfie au moment du départ…
Quatre cent bornes sous la flotte, telle fut la suite du programme. Plus ou moins, mais le ciel chargé semblait décidé à nous accompagner.
Blottie contre moi, nous étions bien, sans trop savoir pourquoi, dans l’instant présent. Au fil des haltes, elle s’éloignait un peu, mais je sentais son empressement à rejoindre très vite sa place au moment de repartir.
Le soir, au moment de la quitter, je sentais en moi quelque chose d’indéfinissable qui ne m’a pas lâché sur le chemin du retour.
C’est à la sortie suivante que le destin avait décidé de clarifier la situation : nous avions décidé ce jour-là de rouler en direction du bord de mer pour terminer la soirée sur Deauville. Ce soir-là, en la raccompagnant précipitamment suite un appel imprévu, le feu d’artifice éclata alors… Nous étions le treize Juillet deux mille quatre et sur cette petite route déserte sur laquelle nous nous arrêtés quelques minutes, le ciel semblait s’être illuminé rien que pour nous…
Les choses se sont précipitées ensuite, hors du groupe cette fois, et ce que nous avons vécu, elle et moi, je le souhaite à tous. Tout au long de notre histoire, nous ne faisions qu’un et vivions comme deux gosses insouciants au rythme de nos sorties en moto… et des chaudes soirées qui suivaient… Nous faisions même des projections sur l’avenir et jamais je n’avais vécu des moments d’une telle intensité.
Mais il est dur de survivre à l’après…
Elle était libre, moi pas… J’étais pourtant décidé à tout quitter pour elle, mais on ne romps pas les liens patiemment créés au fil d’une vie d’un simple claquement de doigt. Elle ne m’en a pas laissé le temps.
Elle est de celles qui se donnent, mais ne partage pas. Exigeante envers elle-même, mais plus encore envers les autres. Je n’étais pas préparé à la rencontrer dans de telles conditions, devant régler une situation qui alors me dépassait : elle n’a pas accepté ce qui semblait une faiblesse à ses yeux.
C’est ainsi que je l’ai laissée partir…
Aujourd’hui, je suis libre, mais avec elle il n’y a jamais de deuxième chance… elle est comme ça, entière et affirmée.
Nous nous sommes revus, une fois…, mais je n’ai pas reconnu celle que je n’arrive pas à oublier, malgré mes tentatives.
Perdu dans mes pensées, machinalement j’ai retrouvé la RN menant à Pont-l’Evèque, sa ville d’adoption. Je passe devant ce petit immeuble du centre-ville où bien souvent, dans cet appartement là-haut…
Puis brusquement, rempilant un rapport, je décide sur filer sur Etretat. Le vent souffle sur le pont de Normandie et je dois fermement tenir le guidon de ma moto qui bouge énormément. Faut dire aussi que j’ai haussé le rythme : ressasser le passé m’a un peu mis les nerfs à fleur de peau !
Bizarre de me retrouver une nouvelle fois sur les hauteurs des falaises surplombant la célèbre ville d’Arsène Lupin. Je reste ainsi allongé sur l’herbe un long moment, à l’endroit même où notre histoire a réellement commencée.
Et j’écoute…
Le vent, les vagues se fracassants en contre-bas mêlées au cris des mouettes dans le ciel. Le tout semble délivrer un message d’espoir. Là-bas, très loin devant, un bateau disparaît à l’horizon vers une destination inconnue, mais où quelqu’un très certainement l’attend. Je me dis que, comme lui, je dois maintenant aller de l’avant, sans me retourner sur un passé définitivement révolu. C’est seulement à ce prix que j’irai à la rencontre de mon destin…
Alors, Fazie et moi avons repris notre route et roulé jusqu’au baisser du soleil.
Demain sera un autre jour, j’en suis certain désormais…
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jean-caillou


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 7:06

Il y a des matins... 2120
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Déavéhidé


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 10:02

Très joli! :-) En plus ça m'a permit de me corriger sur le gérondif de "se dévêtir" :P (oui j'aurais dit en me dévêtissant)

Par contre là : "nous tombons d’accord sur le fait que nous aimons cette région
d’adoption, mais que ces habitants dans leur majorité… Ceci-dit à haute
et intelligible voix , ce qui n’a pas manqué d’en choquer certains
présents autour de nous." il manque quelque chose non ?
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JPaul


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 11:14

Déavéhidé a écrit:
Très joli! :-) En plus ça m'a permit de me corriger sur le gérondif de "se dévêtir" :P (oui j'aurais dit en me dévêtissant)

Par contre là : "nous tombons d’accord sur le fait que nous aimons cette région
d’adoption, mais que ces habitants dans leur majorité… Ceci-dit à haute
et intelligible voix , ce qui n’a pas manqué d’en choquer certains
présents autour de nous." il manque quelque chose non ?


Bah ! La mentalité des gens du Nord est sans doute peu compatible avec les autochtones de cette verte et charmante Normandie, ou alors est-ce moi qui suis un ours ? Peut-être un pneu des deux... Et pourtant, depuis ce texte, j'ai épousé une normande, si, si !!!
En choquer certains ??? Et encore, c'est que t'as pas lu le tome 1 de la saga Beaulieu, lequel est plutôt soft en rapport au 2 qui sortira en septembre (à commander d'urgence, hein ?), qui, vis à vis du 3 en cours d'écriture...
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Déavéhidé


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 11:35

Non, je ne critiquais pas le fond, je parlais de la forme, il ne manque pas un mot ? Je pense que vous vouliez dire que vous aimiez la région mais pas ses habitants ?

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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 11:38

C'est quoi ce texte ? Il y a des matins... 379565
C'est bien , mais c'est quoi ? Il y a des matins... 916683
C'est de qui ? Il y a des matins... 704842
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svenleterrible


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 16:40

c'est d'un grand pouète Il y a des matins... 943306

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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 16:54

Pouet-Pouet Camion Il y a des matins... 80767



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svenleterrible


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptySam 30 Juil 2011 - 17:02

tropfort le tropfor Il y a des matins... 80767 Il y a des matins... 80767 Il y a des matins... 80767

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JPaul


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 11:00

Au moins, ça vanne... !

En fait, c'est un vieux truc retrouvé sur l'ordi que j'ai eu envie de poster, juste comme ça...
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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 11:03

Hé , mais c'est de toi ça ! T'es écrivain ?

http://www.lerepairedesmotards.com/forum/read.php?13,2708005,2708013
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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 11:08

Welcome cheers
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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 11:09

Ayé , t'es d'bout ?... Il y a des matins... 292714
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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 11:10

y a longtemps !!!!!!
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svenleterrible


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 12:19

ca y est c'est repartis, le couple de l'année Il y a des matins... 64068 Il y a des matins... 80767 Il y a des matins... 53786

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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 12:21

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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 12:31

est la encors!!! ta rien vu ,attend toi au pire Il y a des matins... 149396 car le pire est a venir hyenes
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mours23


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 14:58

Slt,JPaul


La richesse de la population humaine et plus particulièrement
« foromienne » vient de sa diversité. Là, tu as une partie de cette
diversité.


Seul le tout est envisageable.


Il ne faut surtout pas concevoir un ensemble comme la somme
de ses sous-ensembles.


Plutôt comme l’harmonisation de ceux-ci.


Tout dépend de sa propre conception de la note « juste ».


Tires-en toutes tes conclusions.


Merci.


Slt et A+
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BUBU


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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... EmptyDim 31 Juil 2011 - 15:25

Chapeau, bien écrit, à travers des mots qui donnent envie de lire une suite, j'image une région, des gens que je ne connais pas encore.....
Merci poète
Bubu
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MessageSujet: Re: Il y a des matins...   Il y a des matins... Empty

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