Ce texte parfaitement rédigé , qui vient du VFR Club de France ( à césar ce qui est à césar....)
Règles de conduite en groupe
OBJECTIFS, par ordre d’importance :
Conserver un haut niveau de sécurité
Ne pas perdre de membres du groupe pendant le trajet
Ne pas occasionner de stress
Ne pas générer de fatigue supplémentaire
Conserver une vitesse moyenne raisonnable
Rouler en groupe nécessite la présence de motards expérimentés dont le rôle est d’assurer la
sécurité du groupe. Ils doivent être capables :
De rouler tout en surveillant le groupe, ce qui demande une extrême attention.
De détecter et d’anticiper tout problème pouvant perturber le groupe.
D’effectuer des manoeuvres parfois difficiles, voire dangereuses (remonter tout ou
partie du groupe, lâcher le guidon pour exécuter des signes, rouler vite, etc.…).
De signaler instantanément et clairement tout événement susceptible de mettre la
sécurité du groupe en danger.
DISPOSITIONRouler en groupe implique le choix de la disposition des participants :
Soit en file indienne.
Soit en quinconce.
Rouler en file indienne est a priori à proscrire. Cette disposition peut malgré tout s’imposer sur
des routes à faible trafic dont le tracé sinueux impose de prendre des trajectoires. La distance
de sécurité doit alors être impérativement augmentée.
Rouler en quinconce permet d’augmenter la marge de sécurité entre chaque participant.
Toutefois, il ne faut pas pour autant réduire la distance entre chaque moto. La totalité de la
largeur de la chaussée connexe au véhicule précédent doit être considérée comme occupée.
Cet espace supplémentaire ne sert qu’à offrir une visibilité accrue et à garantir une distance de
sécurité en cas de freinage d’urgence.
Il est aisément compréhensible qu’il soit nécessaire de tenir sa position dans le groupe et de ne
pas changer de côté sans cesse. Il est cependant possible de se décaler temporairement pour
éviter un obstacle.
Lors d’un freinage d’urgence, il est impératif de conserver sa position car tout décalage peut
entraîner une collision.
Sur route ou autoroute l’espace entre chaque moto doit augmenter. Ceci permet de profiter du
paysage tout en limitant la fatigue liée à l’attention. Le « suçage » de roue est à proscrire
d’autant qu’il entraîne un effet hypnotique annihilant la concentration et la vigilance.
En ville, cet espace est réduit pour disparaître totalement lors des arrêts tout en veillant à ne
pas laisser (trop) de véhicules s’intercaler dans le groupe.
Le démarrage du groupe doit s’effectuer progressivement de façon à rétablir automatiquement
l
e décalage.Le pilote en tête du groupe – l’ouvreur – roule à gauche. A gauche, car s’il roulait à droite, tout
déport vers la gauche (comme pour doubler, par exemple) impliquerait la modification de l’ordre
de la quinconce dans le groupe. De plus, cette position permet de mieux observer la chaussée et
ces alentours. En ville, il réduit légèrement l’allure lors du franchissement des feux verts, pour
permettre aux autres de se re-coller et d’augmenter ainsi leur chance de franchir le feu.
CONSTITUTION DU GROUPELe groupe est constitué d’un ou plusieurs
ouvreurs, des participants, de
motos balais et
accessoirement
d’estafettes. Le principe est de rouler « à vue »; c’est-à-dire qu’à tout moment,
chaque maillon doit voir le précédent devant lui et le suivant dans ses rétroviseurs.
Les
ouvreurs roulent à un rythme garantissant la continuité de la chaîne formée par le groupe.
Pour ce faire, ils adaptent leur vitesse, non seulement en fonctions des éléments liés à
l’environnement mais aussi en rapport avec la capacité des participants à les suivre. Par effet
« d’accordéon », un rythme trop soutenu obligera rapidement la queue du groupe à rouler à une
vitesse trop élevée générant un stress important. A contrario, une allure trop lente
déconcentrera les motards et augmentera les risques de collision. Lorsqu'ils s'arrêtent, ils
s'assurent de choisir un emplacement suffisamment vaste pour accueillir l'ensemble des
participants sans perturber la circulation et risquer de nuire à la sécurité du groupe.
Le groupe se compose souvent de motards aguerris et de débutants. Il est préférable, si
possible, d’encadrer chaque débutant par deux motards expérimentés.
Le premier veille à ce que le novice reste en contact avec le groupe en augmentant ou
réduisant l’allure en fonction du type de route et de la circulation. Il assure aussi sa
sécurité lors des dépassements en s’assurant que son « protégé » pourra doubler
l’obstacle avec lui.
Le suivant, lui, veille à la sécurité en évitant qu’un autre véhicule vienne s’intercaler entre
eux. Lors des dépassements sur routes rapides, il déboîtera avant le débutant, limitant
ainsi le contrôle arrière.
Le débutant, s’il bénéficie ainsi d’une attention toute particulière, propice à diminuer son
stress et sa fatigue, n’est pas pour autant dispensé d’être vigilant, bien au contraire…
Une fois la répartition débutants/expérimentés réalisée, les autres participants prendront place
derrière les ouvreurs.
Les motos balais ont pour premier rôle de fermer le groupe, ce qui garantit, à priori, de ne
perdre personne. Ils doivent donc parfaitement connaître l’itinéraire emprunté. Leur deuxième
fonction est de récupérer les attardés ou les membres du groupe rencontrant des difficultés. Il
sont alors à même de juger de l’importance du problème rencontré et de décider ou non de l’arrêt
du groupe. Dans le cas où la décision est prise de ne pas arrêter la progression du groupe, il faut
au moins qu’une moto balais continue à fermer la marche; sinon, le groupe doit être stoppé en
utilisant une estafette pour avertir les ouvreurs.
Les estafettes sont utilisées pour assurer la communication entre les ouvreurs et les motos
balais et réciproquement. Elles descendent ou remontent le groupe pour transmettre des
messages ou des consignes. Elles reprennent ensuite leur place en tête ou en queue du groupe,
suivant leur affectation initiale. Lorsqu’elles assurent leur mission, elles doivent être attentives à
ne pas perturber la cohésion du groupe et à ne pas mettre en cause la sécurité des participants
par des manoeuvres à risques.
DÉPASSEMENTSEn groupe, le dépassement de véhicules est une manoeuvre fréquente mais relativement
dangereuse lors de laquelle il convient d’appliquer des méthodes très strictes en fonction de
l’importance du trafic routier.
Dépassement sur route dégagée : Lorsque la circulation le permet, le premier motard qui
dépasse le véhicule ne se rabat pas et conserve son clignotant gauche en fonction. Les motards
suivants, doublent le véhicule et se rabattent en reprenant leurs positions respectives en
quinconce tant que le premier maintient sa position avec son clignotant gauche activé. Si la
sécurité ne peut plus être assurée, ce premier motard met son clignotant à droite puis se rabat.
A ce moment, le groupe cesse de doubler puis reprend le dépassement, dès que possible, en
répétant la même procédure.
Dépassement sur route à forte circulation :
Dépassement d’un véhicule : Il s’effectue individuellement, par « sauts de puce »
successifs en respectant les règles de sécurité habituelles.
Dépassement d’une file de véhicules
: Cette technique s’exécute en dépassant de un à
trois véhicules à la fois ; le plus fréquemment on se limite à un seul véhicule :
1. Le premier motard dépasse le véhicule et se rabat à droite de la chaussée
de façon à laisser une place pour que le second motard puisse prendre
place à ses côtés.
2. Le second motard ralentit imperceptiblement pour augmenter l’espace
entre les deux véhicules.
3. Le premier se décale ensuite sur la partie gauche de la chaussée pour
préparer un nouveau dépassement pendant que le second se déporte
légèrement sur la droite.
4. Le premier déboîte et commence à doubler le véhicule le précédant.
5. Le second conserve sa position permettant ainsi au premier de se rabattre
au cas où il devrait renoncer à son dépassement.
6. Juste au moment où le premier motard va achever son second
dépassement, le troisième motard dépasse à son tour et se positionne à
gauche du second.
7. Le second motard accélère légèrement tout en croisant avec le troisième
pour se positionner à gauche, derrière le véhicule qu’il se prépare à
dépasser.
8. Le processus de dépassement recommence alors et ainsi de suite…
Si cette procédure n’implique qu’un dépassement une fois sur deux pour chaque
motard, c’est celle qui garantit le maximum de sécurité au regard de la rapidité et
de la complexité de la manoeuvre
Dans tous les cas, le groupe de tête doit adapter son allure et ne reprendre la vitesse de
croisière qu’après s’être assuré que la totalité des membres du groupe a réussi à dépasser le ou
les véhicules. Pour les groupes importants, l’utilisation d’une liaison radio entre les ouvreurs et les
motos balais prend ici toute son importance.
Lors de chaque dépassement, les pilotes expérimentés feront preuve d’une attention toute
particulière envers les motards débutants.
INTERSECTIONS ET EMBRANCHEMENTSTout changement de direction doit être anticipé. Les ouvreurs indiquent, bien à l’avance, la route
à suivre en actionnant leurs clignotants. Chaque membre du groupe doit aussitôt répercuter ce
signal. Cela est nécessaire pour ne pas perturber la cohésion et l’allure de la colonne de motards.
Remarque : Il arrive parfois (surtout en ville) que d’autres motards, étrangers au groupe,
s’immiscent et s’intercalent dans ce dernier puis roulent à la même allure. Une confusion peut
alors se produire lorsqu’ils vont quitter le groupe. Il convient donc d’être particulièrement
vigilant lorsque ce cas se présente et de toujours bien identifier ses proches compagnons de
route dès le départ (moto, couleur du casque et des vêtements, etc.).
COMMUNICATION ET SIGNALISATIONCommunication : Il est indispensable que les motards qui assurent l’encadrement du groupe soient
possesseurs de téléphones portables et qu’ils consultent leur boîte vocale lors de chaque arrêt.
Tous les membres du groupe doivent connaître leurs numéros.
Le système idéal est celui de type « intercom » spécialement développé pour les liaisons radios
entre motards.
Le principe du téléphone du portable équipé d’un kit « mains libres » avec décrochage
automatique et oreillette-micro peut aussi convenir, bien que la liaison ne soit pas permanente
comme avec un intercom.
Signalisation : Avant le départ, les organisateurs s’assurent que tous les participants ont leurs
feux de croisement et arrières opérationnels. Ceux, qui par malchance, sont en défaut d’éclairage
seront intégrés au sein du groupe mais ne prendront place ni en tête, ni en queue.
Les feux de stop sont utilisés par saccade pour attirer l'attention lors de toute modification
importante de l'allure (effet de flash). Les pilotes qui conduisent essentiellement au frein
moteur allument brièvement leurs feux de stop en entrée de courbe pour signaler leur
ralentissement à la moto qui les suit.
Les clignotants sont systématiquement utilisés pour indiquer tout changement de direction ;
c’est-à-dire lors des démarrages et arrêts, dépassements et rabattements, changements de file
et d’orientation aux intersections, etc.
Les avertisseurs :Appels de phare simple avec clignotant gauche :
attention, je vais doubler.Appels de phares avec klaxon et clignotant droit :
arrêt immédiat.Appels de phare avec klaxon :
ralentir, continuité du groupe compromise.Les signes de la main :Feux de route éteints : index vers le destinataire du signe avec, ensuite, poing fermé,
puis main ouverte avec les doigts écartés, plusieurs fois.
Ralentir : main à plat vers le bas, plusieurs fois.
Ravitaillement en essence : poing ferme avec le pouce en bas vers le réservoir.
Danger sur la chaussée : jambe gauche ou droite vers le bas en fonction de l’emplacement
du danger sur la chaussée (trous, gravillons, boue, débris, etc.…).
Arrêt immédiat : bras levé paume avec la main ouverte.
Inverser les positions en quinconce : index vers le destinataire du signe puis vers soi,
plusieurs fois (à utiliser lors des dépassements par exemple).
Exemple à ne pas suivre :