Pas facile de parler de ces choses de la vie et la voie du poème, si bien prise par Victor Hugo et par Jacques l'illustre bien. Difficile aussi, pour ceux qui n'ont pas vécu ce genre d'accident de la vie de bien comprendre l'immensité du gouffre dans lequel on tombe quand ça arrive ... ayant perdu 3 compagnes dans ma vie (et dans de terribles conditions) ... à chaque fois je suis mort un peu plus (si c'est possible d'être plus mort que mort en étant vivant, je l'ai vécu) ... cela me fait aussi 3 anniversaires à subir, tous les ans !
Et puis la vie reprend un tout petit peu le dessus ... il est impossible d'oublier ... ne serait-ce qu'une seconde .... avec le temps, comme le dirait Léo Ferré :
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
Plus facile à dire qu'à faire !
Dans la réalité on survit en essayant de vivre avec et c'est déjà beaucoup d'efforts de chaque instant, mais le temps fait tout de même son œuvre et on finit par sortir de la phase d'anéantissement, puis de celle de rejet pour finalement essayer d'apprivoiser le cauchemar ...
Après, cela peut servir de moteur de vie : essayer d'être "à la hauteur", de faire "honneur" à l'être cher, cela peut représenter une belle opportunité de "continuer à vivre" ... mais c'est toujours très difficile et douloureux ... bien sûr chacun porte sa croix, mais il y en a de bien lourdes ...
Pour moi, continuer à rouler à moto fait partie de la thérapie et m'apporte de belles images qui adoucissent la vie (de belles rencontres, de belles choses à voir) ...
Donc, vivez au maximum, repoussez vos limites et ne perdez jamais de vue l'espoir ....